Restauration du réservoir Beaudet
Les 4 étapes du chantier
Le projet de restauration du réservoir Beaudet se résume en 4 étapes:
1
Réserve d'eau
Aménagement d’une nouvelle réserve d’eau à même le réservoir Beaudet dans la portion située en face de l’usine d’eau potable Hamel. La construction de la digue séparant la réserve du réservoir principal s’échelonnera sur une période de plus d’un an, soit de mai 2021 à l’été 2022. L’eau de cette réserve, isolée du réservoir principal, sera utilisée lorsque la qualité de l’eau présente dans le réservoir principal se dégradera.
2
Dragage
À compter de 2022, des travaux de dragage seront réalisés annuellement de juillet à septembre afin de rétablir une profondeur de 2,1 m dans certaines zones du réservoir Beaudet, rétablissant le volume nécessaire pour faire face aux sécheresses et réduisant le réchauffement de l’eau et l’apparition de plantes aquatiques. Concrètement, ces travaux de dragage se réaliseront par bateau. Ces derniers permettront l’aspiration des sédiments présents au fond du réservoir Beaudet.
3
Déshydratation des sédiments
Les sédiments aspirés au fond du réservoir Beaudet seront transportés dans une conduite flottante, du bateau de dragage à la terre ferme, puis à l’intérieur d’une conduite souterraine, jusqu’à l’usine de déshydratation qui sera construite, cette année, sur la rue de la Nicolet dans le quartier industriel.
4
Nouvelle zone récréative
Grâce aux sédiments déshydratés, transportés et compactés à même le réservoir Beaudet dans la portion située entre la réserve d’eau et la digue, une nouvelle zone récréative verra le jour au cours des prochaines années. Une consultation publique se tiendra d’ici là afin d’établir la vision de développement de cette zone.
L'échéancier des travaux
2021
Mi-mai
Le chantier se mettra en branle avec la mobilisation des entrepreneurs impliqués.
Du 11 mai à l'automne
Fermeture partielle de la rue Garand jusqu’à la fin de l’automne 2021.
Un segment de la rue Garand sera fermé à la circulation; soit entre l’immeuble situé au 45 rue Garand et la route de la Grande-Ligne.
Le stationnement du réservoir Beaudet sera également fermé.
Bien évidemment, un accès temporaire à la route de la Grande-Ligne sera accessible via un chemin aménagé derrière l’immeuble du 45 rue Garand.
Un stationnement temporaire sera également en place. Une signalisation temporaire sera installée pour faciliter l'orientation sur le site.
Le tout est nécessaire pour assurer un accès sécuritaire à tous les usagers et afin de permettre la réalisation des travaux du réservoir Beaudet.
Mai
Début des travaux avec la construction de la digue temporaire, puis des digues principale et secondaire de même que de la réserve d’eau et par le réaménagement de la piste multifonctionnelle de la portion longeant la route de la Grande-Ligne.
2022
Jusqu'à l'été
Finalisation de l’aménagement des digues, de la réserve d’eau, des postes de pompage et de la tour d’observation, et installation du mobilier urbain.
2023
Mi-juillet à la mi-septembre
Phase du dragage de restauration du réservoir Beaudet.
2024
Report du dragage de restauration du réservoir Beaudet pour optimiser le procédé de déshydratation des boues.
2025 à 2027
Mi-juillet à la mi-septembre
Phases 3 à 6 du dragage de restauration du réservoir Beaudet.
Mesures d'atténuation
Nous avons prévu plusieurs mesures afin d’atténuer les désagréments liés à la réalisation des travaux :
- Travaux réalisés entre 7 h et 21 h (maximum) du lundi au vendredi;
- Aucune interruption de service liée à la desserte en eau potable;
- Suivi de la qualité de l’eau dans le réservoir Beaudet lors des travaux;
- Dragage effectué en dehors de la période migratoire des oies, soit de juillet à septembre;
- Contrôle de la poussière en périphérie des travaux;
- Contrôle du bruit;
- Respect des limites de vitesse pour le transport par camion;
- Activités sur l’eau maintenues dans une zone circonscrite (ex. : kayak);
- Accès aux modules et aux jeux d’eau ainsi qu’au pavillon de services maintenu.
Mise en contexte
Créé lors de la construction du barrage Beaudet en 1976, le réservoir garantit une source d'eau brute pour les besoins de la Ville de Victoriaville.
Depuis sa mise en eau, le réservoir a bénéficié de plusieurs aménagements et constitue aujourd'hui un parc récréotouristique d'importance pour la Ville et pour ses habitants.
Depuis plus de 20 ans, la Ville de Victoriaville mène et finance des études pour régler les problématiques constatées au réservoir Beaudet. La consultation de la population et des experts a mené à la confection du projet de restauration du réservoir Beaudet.
Celui-ci vise à assurer la pérennité de l’approvisionnement en eau brute de qualité de la ville de Victoriaville, tout en favorisant le caractère récréotouristique du réservoir.
Un projet durable d'adaptation aux changements climatiques
Le projet de restauration du réservoir Beaudet permettra à la Ville de se prémunir des conséquences des changements climatiques, particulièrement en ce qui a trait à l’aggravation des sécheresses et des débits de pointe.
Le dragage permettra d’obtenir un volume disponible d’eau dans le réservoir Beaudet afin de pallier aux faibles débits envisagés dans la rivière Bulstrode en période d’étiage.
La réserve d’eau brute et la nouvelle prise d’eau permettront d’assurer l’approvisionnement en eau de qualité à l’usine d’eau potable Hamel, même lors des épisodes plus fréquents de forts débits dans la rivière Bulstrode.
Les infrastructures nouvelles et restaurées du projet permettront donc à la collectivité de Victoriaville et sa région de renforcer sa résilience climatique, ainsi que réduire les risques liés au climat mettant en jeu son alimentation en eau potable, une infrastructure essentielle pour la santé, la sécurité et l’activité économique de la région.
Le projet de restauration du réservoir Beaudet est le fruit d’une collaboration de l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion de l’eau de la région, soit:
- les municipalités du bassin versant;
- la MRC d’Arthabaska;
- la MRC de l’Érable;
- la MRC des Appalaches;
- l’organisme du bassin versant COPERNIC;
- les professionnels;
- les universitaires;
- le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques;
- le ministère fédéral des Pêches et Océans Canada;
- l’Union des producteurs agricoles;
- les groupes conseils en agronomie;
- l’agence forestière;
- les citoyens;
- etc.
Plusieurs séances de travail et de consultation ont été organisées pour s’assurer de mobiliser Victoriaville et sa région dans le projet, notamment des rencontres avec les agriculteurs, des assemblées de cuisine, des rencontres de consultation des citoyens et des élus, des rencontres avec les instances gouvernementales approbatrices, des séances de travail avec des experts, une table de concertation du bassin versant, etc.
Les problématiques
Accumulation de sédiments
Depuis la mise en eau du réservoir Beaudet en 1977 pour assurer l’approvisionnement en eau potable de la Ville de Victoriaville, le réservoir se remplit progressivement de sédiments à raison d’environ 16,000 m3 par année, soit un taux de remplissage de près de 1% par année.
La capacité d’emmagasinement est passée de 1,539,787 m3 en 1979 à 911,836 m3 en 2018, soit une diminution de -41%, diminuant d’autant le volume disponible d’eau brute pour faire face aux sécheresses en période estivale.
La perte de profondeur moyenne du réservoir (de 1,76 m en 1994 à 1,2 m en 2018) entraîne une augmentation des températures de l’eau, accentuant le risque de la prolifération de cyanobactéries. Couplés à la présence d’activités agricoles dans le bassin versant en amont qui contribuent aux apports importants de phosphates et de nitrates dans le réservoir, la perte de profondeur y favorise une prolifération excessive de plantes aquatiques et son eutrophisation.
Si rien n’est fait, le réservoir se transformera progressivement en énorme marais. Il ne sera plus en mesure d’assurer son rôle premier de réserve d’eau pour alimenter en eau potable la population de Victoriaville.
Ensablement de la prise d'eau potable
À court terme, le principal risque concerne l’ensablement de la prise d’eau de la ville. Les sédiments fins s’accumulent dans la grande majorité du réservoir (figure 1) tandis que les sédiments grossiers s’accumulent à l’entrée (figure 2).
En résumé, l’augmentation importante des matières en suspension dans l’eau brute pourrait colmater l’entrée ou occasionner des bris importants dans les décanteurs de l’usine d’eau potable Hamel, mettant en péril l’approvisionnement en eau de la ville pendant des mois.
Ces constats ont poussé un consultant à prévoir, en 2014, que la viabilité de la prise d’eau existante serait de l’ordre de 7 à 10 ans si aucune intervention n’était effectuée. IL EST DONC URGENT D’AGIR.
Contamination potentielle par le parc industriel
Le réservoir Beaudet et la prise d’eau de l’usine d’eau potable Hamel se trouvent en aval des parcs industriels de Victoriaville. D’une superficie de plus de 4,000,000 m2, ces zones impliquent l’utilisation de produits toxiques pouvant potentiellement contaminer la principale source d’eau de Victoriaville en cas de sinistre.
En effet, le déversement accidentel de produits toxiques dans le réseau de drainage des parcs industriels menacerait l’alimentation en eau potable de la ville. Deux épisodes sont d’ailleurs survenus en 2016 et 2017 lorsque des incendies ont endommagé des installations industrielles.
Dégradation de la qualité de l'eau
La qualité de l’eau du réservoir se dégrade rapidement à la suite d’épisodes récurrents de forts débits dans la rivière Bulstrode, la source d’eau du réservoir.
Ces forts débits sont responsables de l’érosion de la rivière et du transport des sédiments vers le réservoir. Les rapides changements de la qualité de l’eau représentent un défi important pour l’équipe d’opérateurs de l’usine d’eau potable Hamel, ainsi que des coûts importants en produits chimiques pour le traitement de l’eau.
Les solutions
Le projet de restauration du réservoir Beaudet prévoit une série de solutions aux problématiques identifiées qui s'articulent dans 4 zones principales.
1. La réserve d'eau
Aménagement d'une nouvelle réserve d'eau située face à l'usine d'eau potable Hamel.
Ce mini-réservoir, isolé du réservoir principal par des digues, sera priorisé lorsque la qualité de l'eau dans le réservoir principal se dégradera.
2. Le dragage des sédiments
Dragage de restauration entre 2023 et 2030, puis dragage annuel de maintien au cours des années suivantes.
L'objectif est de maintenir une profondeur de 2,1 mètres dans cette zone.
Les sédiments seront aspirés par un bateau spécialisé acquis par la Ville (coût d'environ 1M$). Les opérations seront menées entre la mi-juillet et la 3e semaine de septembre, à chaque année.
Pour la sécurité de tous, une zone sera circonscrite autour du site de drague; les activités nautiques demeureront possibles sur le reste du réservoir.
3. La déshydratation des sédiments
Conduite flottante de la drague à la terre ferme, puis souterraine jusqu'aux installations situées hors site, dans le parc industriel P.-A.-Poirier.
Les sédiments seront déshydratés mécaniquement puis retournés par camion vers la (future) zone récréative.
4. La nouvelle zone récréative
Aménagement d'une nouvelle zone récréative (agora ou aire multifonctionnelle équivalente à 2 terrains de football) à partir des sédiments déshydratés durant une période de 5 à 7 ans.
L'aménagement final de cette zone n'est pas déterminé et fera l'objet de consultations publiques.
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